L'AUDACE DE SE LANCER
Pour moi, écrire est un vieux rêve. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit. Je sais que c'est très cliché, mais je ne peux pas le dire autrement. A l'école primaire j'adorais les rédactions. Imaginer des histoires, raconter des aventures, jouer avec les mots. Je me souviens que mon institutrice nous avait demandé d'inventer un chapitre de l'histoire de Poil de Carotte. Je m'étais enfermée avec mon père dans la salle de jeux de notre maison autour d'un petit tableau noir. Nous avons passé quelques heures à jeter des mots et des morceaux d'histoire à la craie sur le tableau noir. A la fin, ça parlait de fraises, de panier en osier, d'été, d'injustice ou quelque chose comme ça. Je ne me souviens plus de l'histoire mais peu importe. J'ai rendu ma copie à la maîtresse et quelques jours plus tard, elle m'a demandé de lire ma rédaction à la classe. J'avais neuf ans et c'était ma première fierté d'écrivain en herbe.
Depuis, je n'ai jamais cessé d'écrire. Des poèmes au lycée, des pages et des pages de lettres avant que le mail ne vienne détrôner le courrier manuscrit, des petits morceaux de textes improvisés quand l'envie m'en prenait. Et puis cette première phrase posée sans savoir où elle me mènerait.
Aujourd'hui, je prends conscience que je suis sur le point de réaliser mon rêve.
Ce premier roman, c'est l'aboutissement de deux ans de travail. Deux ans d'alternance entre des heures d'écriture et des mois de désert. Parce que la vie exige d'autres priorités, parce qu'écrire c'est quand on a le temps et qu'on a fait tout le reste, parce qu'on se dit qu'on ira jamais au bout, parce qu'on doute, atrocement.
Et puis parce qu'écrire, c'est donner de soi, beaucoup. Même si ce que l'on écrit n'a rien d'autobiographique, on l'écrit avec ses tripes, avec son vécu et ses émotions. On se dévoile, on se dénude. C'est une sensation incroyablement troublante. C'est l'appréhension de connaître le jour où un parfait inconnu aura votre livre entre les mains.
Peut-être que mon livre ne sera pas un best-seller (sûrement même...), peut-être que l'aventure s'arrêtera dans quelques semaines ou quelques mois. En vérité, peu importe.
Ce qui compte, là, maintenant, c'est que des gens soient touchés. C'est que l'histoire de Camille et des autres apporte un peu de joie, d'espoirs, de réponses, de réflexions. C'est qu'au travers de mes mots on ressente un peu de bien-être.
Ce n'est que ce matin, au travers de petits messages reçus, que j'ai réalisé que mon rêve devenait bien réel. Et j'ai aussi réalisé qu'écrire était le rêve de bien d'autres. Alors je vais terminer par un petit mot pour ceux qui rêvent d'écrire : osez, essayez, osez essayer ! N'attendez pas d'avoir bouclé une histoire dans votre tête ou sur un papier. Ouvrez votre ordinateur et écrivez. Personne ne le fera à votre place. Vous verrez ensuite.
Et pour reprendre un mot qui m'a marquée dans l'un de ces messages, ayez l'audace de tenter. Le seul risque que vous prenez vraiment, c'est celui d'y arriver.