CE N'ETAIT PAS QU'UNE QUESTION DE NOM
J’ai pris ce week-end une décision importante.
Comme ça elle n’a l’air de rien mais pour moi elle est fondamentale.
Alors que l’heure était à la chasse aux œufs de Pâques, j’ai décidé d’abandonner mon pseudonyme et de reprendre mon vrai nom.
Evidemment, la décision ne s’est pas prise sur un coup de tête. La réflexion faisait son chemin depuis quelques temps…
Quand j’ai décidé de publier mon premier roman, la question du pseudonyme s’est posée assez naturellement. J’ai longtemps hésité, j’ai demandé conseil, j’ai choisi, et puis je suis revenue en arrière. Et puis j’ai décidé, et le pseudonyme a été adopté.
Ce nouveau nom, c’était pour moi comme une nouvelle identité.
Mon identité d’écrivain.
J’en avais besoin. Sans doute parce que je n’assumais pas tout-à-fait ce nouveau statut et parce qu’après tout, c’est toujours plus facile de se cacher derrière l’anonymat quand on a quelque chose à dire. Parce qu’écrire c’est se dévoiler, même si ce qu’on raconte n’a rien d’autobiographique. Et parce que certains jours, la confiance en soi ne fait pas le poids face à la peur du regard des autres.
Quand j’ai eu conscience que mes premiers lecteurs lisaient mes premières productions, j’étais bien contente que l’auteur ait l’air d’être quelqu’un d’autre que moi. C’était plus confortable je crois. C’était plus facile pour oser.
Et puis le temps est passé, et l’habitude s’est installée. L’habitude de dire que j’écrivais. Puis celle de parler de mon premier roman. Puis de mon deuxième. Puis de répondre aux questions. Puis d’accepter les compliments, et les critiques. Et puis de répondre à la question « mais Erel Boilau, c’est toi ? ». Bah oui… c’est moi… Enfin, c’est moi sans être moi.
« Mais pourquoi tu n’utilises pas ton nom ? »…
…
En vrai, je ne sais pas.
Alors la question de savoir si je reprenais mon « vrai » nom est arrivée tout doucement, insidieusement, sans que je m’en rende compte.
Peut-être parce que j’assume davantage.
Peut-être parce que j’ai moins peur.
Peut-être parce qu’Erel Boilau m’a permis de montrer un peu plus de mon « vrai » moi, et qu’il est temps pour moi d’en porter seule les couleurs.
Enfin bref, ça y est, je suis décidée.
Aujourd’hui je dis au revoir à Erel. Et je lui dit merci de m’avoir permis d’oser. D’avoir parlé pour moi. De m’avoir prêté son nom imaginaire pour commencer à dire ce qui est au fond de moi.
Au final ce n’était pas juste une histoire de nom.
C’était bien plus.
Une vraie question d’identité, d’affirmation.
Et je crois que renoncer à mon pseudonyme me rend plus vraie, et peut-être même un peu plus réelle.
La suite me le dira.