UNE ETOILE QUI DANSE
"You need chaos in your soul to give birth to a dancing star" (Friedrich Nietzsche)
Ou pour ceux qui sont moins à l'aise avec l'anglais, "Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse".
J'adore cette phrase.
J'avoue, j'ai toujours aimé les citations. Comme pas mal d'adolescentes en construction sans doute, ça a commencé à cette époque là. J'en lisais des tonnes. J'avais même acheté un petit recueil de citations (internet n'existait pas encore...!). Et puis je recopiais celles qui me plaisaient tout particulièrement, celles qui me parlaient le plus. Je crois qu'à l'époque, ma préférée était de loin celle de Larmartine : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Quoi de plus normal en pleine période mélodramatique de l'adolescente qui se cherche.
Quoi qu’il en soit, ce que j’aime dans ces phrases, c’est qu’elles font souvent écho à notre vécu. Parfois elles nous confortent dans nos angoisses, ou bien elles nous réconfortent, ou encore elles nous rassurent. Il arrive qu’elles nous fassent réfléchir. En tous cas les meilleures d’entre elles sont de véritables pépites.
Celle de Nietzche en est une pour moi. A tel point que je l’avais notée sur un post-it qui m’accompagnait partout où c’était compliqué. Il était collé dans une chemise cartonnée dont je me servais lors de mes rendez-vous professionnels. Quand je l’ouvrais, je tombais inévitablement sur le post-it, et Nietzche me donnait sans le savoir un peu de courage…
Car oui, réussir, s’épanouir, grandir…, tout cela comporte des risques et demande de l’audace, de l’énergie, de la patience et de la volonté. Parce que c’est rarement gagné dans la vie. Et qu’il faut souvent en passer par de grands bouleversements pour aller chercher un peu de ses rêves.
Je croise trop de gens qui se résignent à rester dans un quotidien qui ne leur correspond qu’à moitié et qui les happe jusqu’à ne plus pouvoir s’en extraire. Au fond, ils n’osent même plus rêver.
Evidemment, se lancer n’est pas toujours possible. Il y a les contraintes de la vie. Il y a les obligations incontournables.
Mais il y a surtout la peur.
Cette satanée trouille d’échouer, ou de réussir. Oui… le trac de réussir. Et puis aussi l’inquiétude des étapes par lesquelles on va devoir passer si on se lance. La peur de l’inconnu. Et celle de ne pas plaire. D’être moins aimé en somme.
Toutes ces peurs sont légitimes. On les a tous vécues. Certains plus que d’autres, évidemment. Mais globalement, on est tous concernés.
Sauf qu’au-delà de ce chaos, derrière ce tumulte, et une fois le désordre passé, il y a de la place pour la lumière. Et même si on se plante, on en retire toujours quelque chose. Un apprentissage. Des rencontres. Une expérience. Une connaissance de soi.
Le chaos est souvent utile, parfois indispensable. Il faut en apprécier chaque instant pour finir par savourer ce qu’il offre.