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CHRONIQUE DE LA VIE AU BUREAU



Comme souvent quand j’écris, c’est parti d’un rien et mon billet d’aujourd’hui est conforme à la règle.


Parfois, j’ai des moments d’absence. C’est comme cela depuis longtemps, et je crois qu’avec les années ça empire. C’est un peu comme si je n’étais plus là. Enfin, c’est plutôt comme si j’étais là sans être là. Je sais que ça doit vous sembler étrange, voire un peu louche mais non, je ne suis pas schizophrène (promis !) et surtout, je ne sais pas comment le décrire autrement. Bref, en apparence je suis là, j’écoute, j’analyse, je réfléchis, je réponds… et je suis certaine que cela vous arrive aussi.

Mais en vrai, la seule chose que je fais réellement, c’est observer.

Observer, parce que ma grande passion, c’est les autres. N’importe quels autres, et surtout tous les autres. Ceux que je connais, ceux que je ne connais pas, les petits, les grands, les gros, les maigres, les chauves, les barbus, les bizarres, les beaux, les moches, les stupéfiants, les cyniques, les sûrs d’eux, les émus, les pénibles, les machos, les timides, les écorchés, les fous, les souriants, les méfiants, les colériques, les doux, les mal élevés, les poètes… Tous.


Et finalement, tout ce petit monde là se retrouve au bureau, tous les matins, et vous devez bien faire avec. Car non, vous n’avez pas demandé à travailler avec un manipulateur hors pair, ni avec votre voisin de bureau dont vous jureriez qu’il s’immerge entièrement dans son flacon d’eau de toilette chaque matin tellement son parfum est entêtant, pas plus qu’avec celui qui peine à vous dire simplement bonjour ou avec celui qui passe plus de temps à râler qu’à faire quoi que ce soit d’autre.


La vie au bureau, c’est finalement assez représentatif de l’éclectisme de notre société. Il y en a pour tous les goûts. Le chef tyrannique qui sait mieux que personne vous démotiver « à durée indéterminée », le lèche-bottes qui obtient (presque) toujours ce qu’il veut, le dévoué corps et âme à l’entreprise, le séducteur né qui use de son charme pour vous faire céder, l’intello qui sait tout sur tout, le planqué qu’il est inutile de déranger, l’exécrable que vous n’avez pas intérêt à déranger, le créatif qui a mille idées à la minute, le rassurant qui a toujours le bon mot pour vous remonter le moral, le petit chef, le râleur, le positif… Evidemment, ils se conjuguent tous au féminin.


Et le bureau, c’est aussi le théâtre de belles rencontres (et là, je sais qu’il y en a qui se sentent visés…), de celles qu’on ne pourrait faire nulle part ailleurs. Parce qu’on n’aurait jamais eu l’occasion de se croiser. Parce qu’on n’a pas tout-à-fait le même âge. Parce ce qu’on ne vient pas du même endroit et qu’on n’a pas les mêmes passions. Parce qu’il y a le rapport hiérarchique et que ce n’est pas toujours facile de faire avec. Parce qu’on n’a pas les mêmes amis et qu’à priori, on n’a pas grand chose en commun. Sauf que si, justement, on a quelque chose en commun. Parfois ce n’est pas grand-chose. Juste une idée, une conviction, une simple occupation. Parfois c’est un peu plus. Une vraie philosophie de vie, une même façon de voir les choses, une même ambition. Parfois ces rencontres laissent place à de vraies amitiés, à des relations de confiance, à des relations inespérées. Et parfois ces rencontres en restent là. Parce que c’est la vie, parce que c’est comme ça. Parce qu’on n’a pas le temps, parce qu’on ne se donne pas le temps. Parce que l’être humain est fait ainsi, à prendre et à laisser.


Quoi qu’il en soit, ces rencontres sont là, bien réelles. Qu’elles soient belles ou qu’elles le soient moins, je vous souhaite de les vivre intensément. De les savourer. De les pousser dans leurs retranchements. Et d’en profiter. Car vous n’aurez pas deux fois la même, c’est certain.


Alors demain matin, quand vous irez travailler, pensez à moi. Pensez à observer ceux qui se trouvent autour de vous et qui font votre quotidien. Car parmi eux se cachent peut-être encore quelques perles, quelques découvertes. Et même après des années et des années, laissez-vous surprendre, creusez, affinez. L’être humain a mille facettes. Et parfois, ça vaut le coup d'aller les chercher.

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