ET SI ON OUBLIAIT LA PEUR ?
Et si notre objectif pour la journée était de ne pas avoir peur ?
Facile à dire. Moins à faire...
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été habitée par la peur. La peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir, de décevoir, de ne pas être aimée, ou de l'être moins, d'être ridicule.
Quand elle était trop forte, la peur m'a paralysée, me privant de mes capacités à être moi-même jusqu'à me faire oublier comment faire les choses les plus simples.
Parfois aussi elle m'a poussée à avancer. Parce qu'elle n'offrait pas d'autre choix que de la surmonter.
Au fil des années et en avançant dans la vie, j'ai appris à dompter certaines peurs. L'expérience et l'habitude aident à prendre du recul. Tout comme le simple fait de comprendre que bien souvent on ne risque pas grand-chose.
Mais certaines peurs sont restées. Les plus profondes sans doute. Celles qui ressortent quand la confiance en soi devient plus fragile. Et quand on y réfléchit, bon nombre de ces peurs ont quelque chose d'irrationnel.
Ma plus grande peur a toujours été celle du regard des autres. La peur du jugement en quelque sorte. La peur de ne pas être à la hauteur et de ne pas mériter le droit d'être aimée. Cette peur poison qui nous cloue sur place. Qui anéantit la moindre tentative d'entreprendre quoi que ce soit.
Bon nombre de personnes qui sont passées tout près de la mort affirment que notre deuxième vie commence quand on réalise qu'on en a qu'une. Cela n'a pas été mon cas, heureusement. Mais j'ai toujours eu une conscience aiguë de l'impermanence des choses et de la vie, et j'ai fait des rencontres qui se sont chargées de me le rappeler. Alors j'ai commencé à oser. Un peu. Puis un peu plus. Pas au point de ceux dont la peur est de ne pas briller assez, parce qu'eux osent tout. Mais plutôt comme ceux dont la peur est de briller trop, parce qu'eux osent rarement.
J'en ai tellement croisé... Des femmes et des hommes qui ont trop peur pour avancer. Au point de se priver de la chance inouïe de tenter de réaliser leurs rêves. Avec cette peur d'y arriver, et de ne pas assumer. Cette peur de devenir différent de ce que l'on a été, de ce que les autres ont connu de nous. Peur d'être moins aimé. Toujours.
Et en osant, je me suis aperçue que souvent ça marchait. Et que lorsque ce n'était pas le cas, le monde ne s'écroulait pas. Ça m'a fait du bien. Ça m'a permis de retrouver quelques grammes de confiance. Et d'oser encore plus. Et de réaliser que la plupart de mes peurs n’étaient que le fruit de mon imagination, et qu'elles ne faisaient qu'anéantir mes envies.
Alors laissez-moi vous poser une question : à quoi ressemblerait votre journée de demain si vous n'aviez plus peur ?
Je suis sûre que vous avez la réponse.