UN INSTANT AVEC SOI
Je voulais partager avec vous une expérience qui me tient particulièrement à cœur. Parce que je le fais souvent, parce que j’en ai besoin, et parce que je suis convaincue que se retrouver seul avec soi-même est indispensable à notre équilibre.
Dans nos vies à cent à l’heure d’hommes et de femmes modernes, le temps est devenu un véritable luxe. Notre quotidien, c’est courir après lui, toujours et encore. Se débattre entre la pression du travail, les exigences des enfants, l’influence de la société qui nous pousse à être parfaits, les week-ends prévus des mois à l’avance et les trop rares activités sportives qu’il faut caser dans un emploi du temps déjà surchargé… Bref, la course perpétuelle.
Certains parviennent à gérer cette course. D’autres pestent après la frustration de ne pas pouvoir tout faire. Les autres subissent avec dépit et désillusion la fatalité du temps qui fuit. Quoi qu’il en soit, nous nous retrouvons tous dans cette quête insensée et éternelle d’un petit morceau de temps supplémentaire. Et comme il ne peut pas s’acheter, il n’y a qu’une solution : se l’offrir.
Comme un cadeau, comme une douceur rien que pour soi, une pause, un instant suspendu dans le temps.
C’est couper son téléphone, abandonner son ordinateur, être seul, respecter le silence et ne pas en avoir peur, contempler le monde autour de soi.
C’est ressentir chaque son, chaque odeur, voir plutôt qu’apercevoir, regarder vraiment.
C’est sourire pour de vrai, écouter avec son cœur, toucher en conscience.
C’est laisser son esprit vagabonder, sans culpabilité ni to do list, sans échéance.
C’est être avec soi, seulement soi.
Alors vous voyez, ce soir je dîne seule dans un endroit improbable au milieu de la nature, entre les sapins et les peupliers du cœur de l’Alsace. Je savoure ce luxe. Ce luxe de profiter d’observer, de contempler, de respirer, tout simplement.
Je sais que demain la course reprendra. Ou peut-être même dès ce soir d’ailleurs, si je ne résiste pas à la tentation d’ouvrir ma boîte mail. Sauf que ce sera différent. Parce que j’aurai pris le temps. De souffler, d’être seule, de savourer le silence et, pour une fois, d’écouter mon cœur plutôt que ma tête trop encombrée pour être juste.
Comme un arrêt sur image, une précieuse parenthèse de douceur et d’urgence de prendre soin de soi.
Je vous souhaite d’en faire de même aussi souvent que vous le pourrez. Et je pense à vous, depuis le fond de ma forêt…